J’ai ouvert mon atelier il y a six ans à Montreuil après un changement de carrière et une formation CAP céramique auprès de Grégoire Scalabre et Christophe Bonnard à Paris.

J’explore dans mon travail le concept de vide, d’effacement, d’érosion ou de fissures, en écho à la fragilité actuelle de nos écosystèmes et de notre civilisation. Je travaille le plus souvent la porcelaine que je tourne, puis la transforme, la déchire, l’évide, l’habille, jusqu’au point de rupture.

Parfois des fragments organiques estampés viennent coloniser la surface comme des coraux blancs, morts, devenus formations calcaires. Parfois, mon geste sculptural est celui de l’ajourage, jouant ainsi avec le périlleux du vide et la fragilité́ extrême. Dans mes dernières créations, « Dé-paysement », le blanc immaculé de la porcelaine répond en echo assourdissant à des terres nériées, comme des paysages fracturés et gagnés par le vide.

Mon travail se dirige aussi vers une authenticité des matériaux, visant à garder l’âme des terres, leurs couleurs naturelles, leur texture, brute, sans émail, dans une certaine épure et radicalité. Comme des paysages géologiques ou des concrétions minérales recomposées.